Soutenues par des millions de travailleuses et travailleurs mobilisés depuis bientôt 3 mois dans toute
la France pour le retrait de la réforme des retraites, nos 8 organisations syndicales ont été reçues ce
jour par la Première ministre.
A cette occasion, nous lui avons une fois de plus redit combien sa réforme est aussi injuste que brutale !
Injuste parce qu’elle aggrave les inégalités déjà présentes dans le système actuel. Brutale parce
qu’aucune urgence, pas même comptable, ne justifiait d’aller ainsi au pas de course et d’escamoter la
consultation des partenaires sociaux. A aucun moment, nos propositions alternatives de financement
n’ont été prises au sérieux. Quant au processus parlementaire, on sait à quel vice démocratique a
conduit le refus de le mener à son terme.
A la crise sociale, s’ajoute aujourd’hui la crise démocratique ! Nos concitoyens qui ont très largement
et très pacifiquement exprimé leur opposition à cette réforme ne comprendraient pas que leur
mobilisation et, à travers elle, leur parole soit ignorée. Nous avons donc redit à la Première ministre
qu’il ne saurait y avoir d’autres issues démocratiques que le retrait du texte.
La Première ministre a répondu qu’elle souhaitait maintenir son texte. Une décision grave. Cette
réforme est refusée par la quasi-totalité de la population. Il faut la retirer. Nous refusons de tourner la
page et d’ouvrir, comme le propose le gouvernement, d’autres séquences de concertation sur des
dossiers aussi divers que le plein emploi ou le partage des richesses.
Chacune de nos organisations, sur chacun des dossiers suggérés, pourra formuler le moment venu des
propositions de nature à améliorer l’existence de nos concitoyens. Mais le moment n’est pas venu !
La vie des travailleuses et travailleurs que nous représentons et que nous défendons n’est pas
réductible à un enchaînement de séquences. Le report à 64 ans de l’âge légal de départ en retraite
aura sur la vie de nos concitoyens, sur leur santé, sur leurs projets des conséquences très concrètes.
C’est pourquoi nous ne retournerons pas à la table des concertations comme si de rien n’était et
appelons une fois encore au retrait pur et simple du texte.
Nous en appelons à la sagesse du conseil constitutionnel qui doit entendre la juste colère des
travailleuses et travailleurs. Enfin, nous appelons ces derniers à se joindre massivement aux nombreux
cortèges qui défileront demain à Paris et dans toute la France pour dire une onzième fois NON à cette
réforme injuste et brutale !
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